1- la sécurité contestable de la prostitution intérieure

- "Une recherche menée dans cinq pays au sujet du trafic, de la migration et de l’exploitation sexuelle a démontré que les soi-disant « politiques de sécurité » dans les maisons closes ne protègent pas les femmes des dangers. Même dans les établissements qui prétendaient surveiller les « clients » et qui avaient recours à des « videurs », des femmes ont déclaré avoir été blessées par des consommateurs, voire parfois par les propriétaires de ces établissements ou par leurs amis. Même lorsque quelqu'un intervenait pour contrôler les excès des clients, les femmes vivaient dans la peur. Bien que 60 pour cent d'entre elles aient affirmé qu'on avait déjà empêché des clients de leur faire du mal, la moitié ont répondu qu’elles demeuraient très conscientes du risque d’être tuées par un de leurs « clients »." Janice G. Raymond, "10 raisons pour ne pas légaliser la prostitution", Coalition Against Trafficking in Women International (CATW)

- "Les femmes n’échappent pas à la violence dans les bordels légaux. En voici un exemple, issu du plus chic bordel de Melbourne, The Daily Planet, qui est coté en Bourse depuis février 2003. On trouve au Daily Planet des sonneries d’alarme dans toutes les chambres : les femmes peuvent appuyer sur un bouton-panique pour appeler un videur. Malheureusement, elles ne peuvent s’en servir qu’après avoir été frappées. Un videur interviewé dans un journal local explique qu’il court à la chambre et en force la porte (les serrures sont fragiles) lorsque la sonnerie retentit. (« Everything But the Girls », The Sunday Age, 31/05/98). Mais le mal est déjà fait. Il n’y a aucun moyen d’empêcher que les femmes soient frappées, même dans les bordels les mieux tenus, et, à en croire le compte rendu de ce videur, cela se produit souvent."
Sheila Jeffreys, "The Legalisation of Prostitution : A failed social experiment", discours prononcé en février 2004 devant la Commission de la condition de la femme, Organisation des Nations Unies, New York 5/03/03.

-“Les femmes à l’emploi de bordels ou de clubs ne sont pas encouragées à signaler les agressions aux proxénètes/propriétaires. Elles sont parfois mises à pied pour avoir protesté, même après un viol. En 2000, une danseuse de San Francisco a été violée dans un des isoloirs du club de strip-tease des frères Mitchell. Lorsqu’elle s’est plainte de ce viol aux propriétaires, ils l’ont foutue à la porte. …En 2004, une femme prostituée dans un bordel du Nevada a déposé une poursuite civile contre un client qui l’avait agressée et contre le proxénète Dennis Hof parce qu’il avait négligé d’appeler la police et parce que le bouton-panique de sa chambre ne fonctionnait pas. (Associated Press, 2004)."
Melissa Farley, " "Bad for the Body, Bad for the Heart": Prostitution Harms Women Even if Legalized or Decriminalized," Violence Against Women, Vol. 10 No, octobre 2004, p 14-16 http://www.prostitutionresearch.com/FarleyVAW.pdf