Dans le débat sur les lois canadiennes contre la prostitution, je m'oppose à la suggestion de créer des bordels légaux.
Cela ne fera qu'enraciner encore plus l’exploitation des femmes au Canada.

• Rien ne prouve réellement que la prostitution pratiquée à l’intérieur soit plus sécuritaire que la prostitution de rue. (1)
• Par contre, tout indique que l’industrie du sexe prolifère dans les pays où des bordels sont décriminalisés. (2)
• La décriminalisation des bordels y a entraîné une hausse de la traite des personnes et de l’exploitation des enfants. (3)
• Les personnes réduites à vendre leur sexualité pour survivre ont vu leur victimisation aggravée par la décriminalisation des bordels. Ces femmes ne correspondent pas au "modèle" et se voient souvent repoussées dans l'ombre et l'illégalité. Elles sont d’autant plus criminalisées et privées de services de soutien.(4)
• J’ai la conviction que légitimer la prostitution au Canada va accroitre l’exploitation de L’ENSEMBLE des femmes de notre société, et je m'oppose à tout feu vert donné aux proxénètes.(5)
  

Par contre, je veux que le gouvernement
canadien AIDE MIEUX LES FEMMES en:

• Cessant de harceler les femmes en situation de prostitution
• Appuyant et finançant des politiques de formation et d’emploi pour les femmes marginalisées
• Offrant plus de places en désintox pour les femmes
• Facilitant leur accès au logement abordable
• Finançant des programmes complets et de longue durée pour quitter la prostitution
• Organisant des campagnes éducatives de prévention.

VOTRE NOM :_________________________________________

ADRESSE :______________________________________

(Pas besoin de timbre si le mot député-e figure dans l’adresse)

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1- la sécurité contestable de la prostitution intérieure

- "Une recherche menée dans cinq pays au sujet du trafic, de la migration et de l’exploitation sexuelle a démontré que les soi-disant « politiques de sécurité » dans les maisons closes ne protègent pas les femmes des dangers. Même dans les établissements qui prétendaient surveiller les « clients » et qui avaient recours à des « videurs », des femmes ont déclaré avoir été blessées par des consommateurs, voire parfois par les propriétaires de ces établissements ou par leurs amis. Même lorsque quelqu'un intervenait pour contrôler les excès des clients, les femmes vivaient dans la peur. Bien que 60 pour cent d'entre elles aient affirmé qu'on avait déjà empêché des clients de leur faire du mal, la moitié ont répondu qu’elles demeuraient très conscientes du risque d’être tuées par un de leurs « clients »." Janice G. Raymond, "10 raisons pour ne pas légaliser la prostitution", Coalition Against Trafficking in Women International (CATW)

- "Les femmes n’échappent pas à la violence dans les bordels légaux. En voici un exemple, issu du plus chic bordel de Melbourne, The Daily Planet, qui est coté en Bourse depuis février 2003. On trouve au Daily Planet des sonneries d’alarme dans toutes les chambres : les femmes peuvent appuyer sur un bouton-panique pour appeler un videur. Malheureusement, elles ne peuvent s’en servir qu’après avoir été frappées. Un videur interviewé dans un journal local explique qu’il court à la chambre et en force la porte (les serrures sont fragiles) lorsque la sonnerie retentit. (« Everything But the Girls », The Sunday Age, 31/05/98). Mais le mal est déjà fait. Il n’y a aucun moyen d’empêcher que les femmes soient frappées, même dans les bordels les mieux tenus, et, à en croire le compte rendu de ce videur, cela se produit souvent."
Sheila Jeffreys, "The Legalisation of Prostitution : A failed social experiment", discours prononcé en février 2004 devant la Commission de la condition de la femme, Organisation des Nations Unies, New York 5/03/03.

-“Les femmes à l’emploi de bordels ou de clubs ne sont pas encouragées à signaler les agressions aux proxénètes/propriétaires. Elles sont parfois mises à pied pour avoir protesté, même après un viol. En 2000, une danseuse de San Francisco a été violée dans un des isoloirs du club de strip-tease des frères Mitchell. Lorsqu’elle s’est plainte de ce viol aux propriétaires, ils l’ont foutue à la porte. …En 2004, une femme prostituée dans un bordel du Nevada a déposé une poursuite civile contre un client qui l’avait agressée et contre le proxénète Dennis Hof parce qu’il avait négligé d’appeler la police et parce que le bouton-panique de sa chambre ne fonctionnait pas. (Associated Press, 2004)."
Melissa Farley, " "Bad for the Body, Bad for the Heart": Prostitution Harms Women Even if Legalized or Decriminalized," Violence Against Women, Vol. 10 No, octobre 2004, p 14-16 http://www.prostitutionresearch.com/FarleyVAW.pdf

2 – l’índustrie du sexe a proliféré là où les bordels ont été décriminalisés

-Dans l’État australien de New South Wales, les bordels ont été décriminalisés en 1995. Dès 1999, leur nombre avait augmenté exponentiellement à Sidney : il y en avait entre 400 et 500. « Aujourd’hui, il y a 24 pages de publicité pour les bordels et les agences d’escorte dans les Pages Jaunes, dit Catherine O'Malley, tenancière de bordel à Sidney. Il y a trois ans, il n’y en avait que deux ou trois. »
Phil Mercer, "Prostitutes gear up for Olympic sex," BBC, 1er février 2000, http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/627012.stm

-« Aucune recherche n’a établi que la prostitution légale avait pour effet de réduire la prostitution illégale (de rue ou de bordel). Après la légalisation de la prostitution dans l’État de Victoria, en Australie, même si le nombre de bordels légaux a doublé, la principale augmentation s’est produite dans la prostitution illégale. En un an (1999), les bordels illégaux ont augmenté en nombre de 300%. »
Melissa Farley, " "Bad for the Body, Bad for the Heart": Prostitution Harms Women Even if Legalized or Decriminalized," Violence Against Women, Vol. 10 No, Octobre 2004 http://www.prostitutionresearch.com/FarleyVAW.pdf

"Les partisans de la prostitution légalisée en Allemagne sont servis de la prétention que légaliser la prostitution contrôlerait l’expansion de l’industrie du sexe. En fait, c’est exactement le contraire qui se produit. ...L’Allemagne est le marché prostitutionnel le plus lucratif de l’Europe, avec des recettes de 7,5 milliards de dollars en 2002-2003. La légalisation a ouvert non seulement la porte arrière mais aussi la porte avant à des centaines de proxénètes et de trafiquants qui se présentent comme des entrepreneurs légitimes et qui amènent des milliers de femmes par année en Allemagne pour les prostituer. …Contrairement aux prétentions que la légalisation et la décriminalisation allaient contrôler l’expansion de l’industrie du sexe, la prostitution représente aujourd’hui 5% de l’économie des Pays-Bas. Depuis 10 ans, avec la légalisation du proxénétisme et la décriminalisation des bordels en 2000, l’industrie du sexe a progressé de 25%. »
Janice G. Raymond, The Consequences of Legal Policy on Prostitution and Trafficking in Women, Budapest (Hongrie), le 28 mai 2004

-« Loin d’avoir décliné avec la libéralisation des attitudes en matière de sexualité, le commerce des corps de femmes s’est accru exponentiellement… Les pays où le commerce sexuel est légal ou semi-légal – l’Allemagne, les Pays-Bas et certains États australiens – présentent aussi certains des pires problèmes associés à ce commerce. Un commerce sexuel légal florissant a pour effet d’encourager sa contrepartie illégale, pour offrir les services que n’offrent pas les bordels légaux. »
Joan Smith, "Prostitutes are victims, not crminals," The Independent, le 13 avril 2007, http://comment.independent.co.uk/columnists_m_z/joan_smith/article2444422.ece

3 – une augmentation de la traite des personnes et de l’exploitation des enfants

-« L’expérience des pays où la prostitution est soit légalisée, soit réglementée, indique que la traite et le tourisme sexuel connaissent dans ces pays une augmentation dramatique. »
(Organisation Nordic and Baltic Women’s Organizations in Cooperation)

-« Les enquêteurs peuvent confirmer sans la moindre équivoque que la préexistence de marchés de prostitution adulte a un effet mesurable sur la création de marchés sexuels secondaires où des enfants sont sexuellement exploités. De fait, dans chaque collectivité que nous avons visitée où l’on trouve un marché important de prostitution adulte — Chicago, Honolulu, Las Vegas, Nouvelle-Orléans, New York, San Francisco — nous avons également trouvé des nombres substantiels de jeunes personnes vivant une exploitation sexuelle… Malgré les efforts de lobbying menés par certains groupes aux États-Unis, nous ne pouvons appuyer la légalisation de la prostitution aux États-Unis, surtout compte tenu de la relation dont nous pouvons confirmer l’existence entre l’exploitation sexuelle des adultes et des jeunes. »
R.J. Estes et N.A. Weiner, " The Commercial Sexual Exploitation of Children in the U.S., Canada, and Mexico. Philadelphia," Center for the Study of Youth Policy, PA: University of Pennsylvania, School of Social Work 2002. http://www.sp2.upenn.edu/~restes/CSEC_Files/Complete_CSEC_020220.pdf

-« Les Pays-Bas sont un des principaux pays destinataires pour les victimes de la traite des personnes… Les estimations du nombre de victimes vont de 1 000 à 7 000 personnes par année. »
van Dijk, Essy, Mensenhandel in Nederland 1997-2000, http://www.politie.nl/Nieuws/Images/32_6540.pdf

-« ...Partout dans le monde où la prostitution est légalisée, l’esclavage sexuel augmente. Ce n’est pas difficile à comprendre. La légalisation rend la prostitution légitime. Même si la plupart des efforts visant à réglementer la prostitution proviennent d’une volonté de limiter l’industrie et de protéger les femmes qui s’y trouvent, le fait est que les entrepreneurs de l’industrie du sexe ont toujours plus de pouvoir que ces femmes. »
Kathleen Maltzhan, "Where to now?", The Brisbane Institute Combating trafficking in women, http://www.mercyworld.org/projects/mijn/pdfs/2006/asia-pacific_news13.pdf

-« Les trafiquants reconnaissent le caractère permissif du climat juridique en Allemagne, qui facilite leur fonctionnement comme des entrepreneurs légitimes. …Ils font des milliards d’euros en profits à même les corps de femmes et d’enfants. »
Janice G. Raymond, The Consequences of Legal Policy on Prostitution and Trafficking in Women, Budapest, Hongrie, le 28 mai 2004

4 – la revictimisation des femmes en situation de prostitution de rue/survie

- En Australie, « les femmes en prostitution de rue éprouvent plus de difficulté à sortir du milieu. La normalisation de la prostitution conduit à un manque de services de soutien, ceux-ci étant souvent étouffés par les propriétaires de bordels. »
Julie Bindel et Liz Kelly, "A Critical Examination of Responses to Prostitution in Four Countries: Victoria, Australia; Ireland; the Netherlands; and Sweden," For the Routes Out Partnership Board, Child and Woman Abuse Studies Unit, London Metropolitan University, 2003, p 19

-« Je me suis souvent demandé, depuis que nous avons légalisé les bordels, si nous avions pris la bonne décision, » déclare Femke Halsema, une députée néerlandaise qui était partisane de cette mesure. « Pour moi, c’était un enjeu d’émancipation et de libération pour les femmes. Mais jusqu’à maintenant, cela a l’effet inverse. »
Suzanne Daley, "New Rights for Dutch Prostitutes but No Gain," New York Times, 12 août 2001.

- « Un des objectif avoués des partisans de la légalisation est d’amener les femmes prostituées à l’intérieur, là où elles seraient censées être moins vulnérables que dans la prostitution de rue. Mais beaucoup de femmes font de la prostitution de rue parce qu’elles veulent éviter d’être contrôlées et exploitées par des pimps (transformées en entrepreneurs sexuels dans les systèmes réglementaristes). D’autres femmes ne veulent pas s’enregistrer ou se soumettre à des contrôles de santé, comme la loi l’exige dans certains pays où la prostitution a été légalisée. Ainsi, la légalisation peut avoir pour effet de pousser certaines femmes à la prostitution de rue. »
Janice G. Raymond, The Consequences of Legal Policy on Prostitution and Trafficking in Women, Budapest, Hongrie, le 28 mai 2004

5- aggraver l’exploitation de TOUTES les femmes

-« De plus, il incombe à toutes les forces sociales de prendre en considération les effets problématiques de la commercialisation de la sexualité, des stéréotypes de genre de la société et de ses effets négatifs sur l’objectif d’un partenariat émancipé. Il incombe aussi à la société de sensibiliser, dans le cadre d’une discussion axée sur les valeurs, les garçons et les hommes quant à leur responsabilité. »
Solidarity With Women in Distress (SOLWIDI), Allemagne, Avril 2007

- « À quoi serviront nos luttes contre le harcèlement sexuel et la violence au foyer, au travail ou dans la rue si les hommes peuvent acheter le droit de perpétrer ces mêmes actions contre les femmes dans la prostitution? »
Jean D'Cunha, Legalizing prostitution: In search of alternatives from a gender and rights perspective. (2003)